L’autorité n’est ni autoritarisme ni excès de pouvoir, mais service des autres pour l’atteinte d’un objectif partagé. Le leader absorbe l’angoisse des incertitudes et des vents contraires et exporte l’énergie créatrice.

On ne naît pas chef, on le devient par le travail et la réflexion pour enrichir sa culture générale (la véritable école du commandement selon de Gaulle), s’ouvrir à d’autres idées et pratiques, toujours se remettre en question.

Le leader incarne la vision stratégique : son autorité sert à la porter, la faire vivre, la partager avec conviction pour fédérer les énergies La règle des 6C (connaître, comprendre, concevoir, convaincre, conduire, contrôler) montre que l’autorité s’exerce d’abord à fin d’action.

Elle fixe un cap, entretient une dynamique, oriente les efforts L’exercice de l’autorité appelle des qualités: lucidité pour discerner dans la complexité, intelligence de situation pour décider dans l’incertitude, courage et volonté pour agir face à l’adversité… des qualités mais aussi des valeurs: exemplarité, tempérance, exigence personnelle, ouverture, écoute, confiance, respect, équité.

Moteur de l’action, l’autorité donne du sens à l’ engagement, créée la confiance et fait grandir : elle est d’abord une responsabilité.

Pour le manager, c’est à la fois :

  • une obligation morale
  • une nécessité économique
  • une urgence sociale

Faire grandir fortifie la confiance :

  • en ses propres capacités et compétences
  • en la volonté du supérieur d’assumer ses responsabilités de coach
  • en l’équipe à laquelle on appartient et dans laquelle on se sent prêt à jouer pleinement son rôle.

La confiance naît de l’engagement. Sur ce point, l’enjeu de la formation est essentiel. Il répond aux besoins et attentes d’une société en perpétuelle évolution, aux exigences de promotion sociale et à l’impératif de performance économique. La formation favorise par ailleurs l’émergence d’un référentiel culturel partagé.

Pour le cabinet McKinsey, « les compétences humaines sont l’actif le plus sûr et ayant le plus de valeur » La formation est un moteur de la confiance. Oser la diversité, organiser la production et la circulation d’idées, identifier les talents et les accompagner la renforce. L’armée de terre consacre 15 à 20% du temps disponible en formation… et recrute 50% de ses officiers parmi les sous-officiers et soldats, et 70% de ses sous-officiers parmi ses soldats. C’est une vraie école de promotion sociale par la confiance.

« Celui qui donne un coup de pioche veut connaître un sens à son coup de pioche. Et le coup de pioche du bagnard, qui humilie, n’a pas le même sens que le coup de pioche du prospecteur, qui grandit » (Saint-Ex).

Parce que la force morale du collectif est déterminante, chacun souhaite être reconnu, écouté, mais aussi savoir pour comprendre, adhérer et enfin agir. Le sens de l’action stimule l’engagement !

La force morale naît de la fusion des compétences (reconnues, entretenues, valorisées), des volontés (stimulées par l’adhésion à l’objectif stratégique), et de la compréhension des enjeux, sans dilution des identités individuelles (chaque homme est un empire – St Ex) ni des valeurs pour garder le cap quand les repères s’effacent.

Ce collectif repose sur l’écoute (favoriser et valoriser la production et la circulation d’idées), le respect pour faire grandir l’autre, la proximité qui favorise le contact, et l’échange pour comprendre et faire comprendre, la reconnaissance qui ennoblit le supérieur comme le collaborateur : autant de critères de fidélisation.

L’humain reste le bien le plus précieux de l’entreprise. Généralisons les DRH dans les COMEX !

« L’essentiel est de savoir ce que l’on veut et où l’on va ». Maréchal Lyautey

Tout procède de l’ambition stratégique qui exprime un objectif global et décrit la situation que l’on souhaite voir prévaloir en fin de processus.

C’est un effet à obtenir collectivement. Pour être fructueuse, cette ambition doit être porteuse de SENS, et donc être claire, lisible, compréhensible et partagée.

Elle requiert de la LUCIDITÉ pour comprendre, de l’INTELLIGENCE pour concevoir et de la VOLONTÉ pour agir.

Dès lors, toutes les décisions prises devront contribuer directement ou indirectement à sa réalisation sous peine d’incohérence et de dispersion, donc d’échec Le leader INCARNE cette vision.

Sa capacité à se montrer proche et pédagogue est de première importance pour mobiliser les énergies/intelligences/initiatives/volontés.

Cela suppose aussi un acte fort de CONVICTION pour porter, expliquer, partager et faire vivre cette vision et ainsi emporter l’adhésion en impliquant au premier chef le top management et le management intermédiaire.

Un dirigeant responsable pense en homme/femme d’action, et agit en homme/femme de pensée.

Pour un leader tourné vers la réalisation de son objectif ou la résolution d’un problème, la réflexion sans l’action est vaine, l’action sans la réflexion est inconséquente.

Saint-Cyr sensibilise les futurs officiers sur l’importance de la réflexion qui permet de discerner dans la complexité, décider dans l’incertitude et agir dans l’adversité.

Dans la règle des 5C qui structure l’approche managériale (connaître, comprendre, concevoir, conduire et contrôler), chacun mesure l’importance accordée à la réflexion, hélas sacrifiée aux exigences des contingences et de l’immédiateté.

Satisfaire au « devoir de s’asseoir » suppose de la lucidité (qui est la pensée réaliste, concrète, fondée sur des faits).

Mais aussi une curiosité du monde et des idées des autres, l’absence d’à priori (la pensée doit être libre), le respect d’un corpus de valeurs qui prévient les dévoiements, la capacité à « apprendre ce qui dure pour comprendre ce qui change », une appétence pour la modernité.

Se souvenir avec de Gaulle « qu’il ne faut pas attendre du hasard et des formules ce que l’on a négligé de préparer »

Notre époque, volatile et imprévisible, par ailleurs riche en ruptures stratégiques et technologiques comme en défis de toutes natures (économiques, sociaux, sociétaux et environnementaux) exige du décideur discernement, lucidité, équilibre, équilibre, volonté, détermination et pédagogie.

Le Maréchal Foch évoquait à cet égard la nécessaire « intelligence pour savoir ce que l’on veut, le silence pour y asseoir sa réflexion ; et puis la volonté pour assurer la poursuite tenace ».

Parce qu’un leadership de qualité reste, en ces périodes chaotiques, le meilleur moteur de l’action et de l’efficacité collective, je vous invite à une réflexion sur le meilleur moyen de susciter l’engagement individuel et collectif, et de valoriser ce qu’il y a de plus précieux dans l’entreprise : la compétence, la créativité, l’initiative et la force morale des collaborateurs.

C’est d’autant plus urgent que, selon le cabinet McKinsey « dans ces temps incertains, les compétences humaines sont l’actif le plus sûr et ayant le plus de valeur » (Étude McKinsey citée par Annie Kahn in Le Monde).